Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'imaginarium de Myrtille Taff
28 janvier 2014

"Au bord du monde" déborde d'humanité...(sortie : le 22 janvier 2014)

182000

 

 

Aujourd'hui, mardi 28 janvier j'ai pris mon après-midi, pour m'échapper, prendre l'air loin de la routine du boulot. D'ailleurs, le grand nombre de jours de congés de ma boîte, me le permet. J'ai décidé d'aller voir ce documentaire de Claus Drexel sur des sans-abris filmés dans Paris la nuit : "Au bord du monde". Une critique émue dans Télérama a retenu mon attention.  En arrivant à l'Espace Saint-Michel, la surprise de voir tout ce monde qui attendait  devant le guichet pour ce film à la séance de 3 heures !

Il faut dire que ce documentaire est bouleversant et magnifique. Les lieux et les êtres y sont sublimés. J'ai été saisie dès le début par la beauté des images et des lieux de cette ville. Le réalisateur s'attache à écouter le témoignage de chaque sans-abri dont on connaîtra les prénoms à la fin du film.
Chacun se raconte, d'une manière si différente, campé dans son espace, souvent dans des quartiers et des rues luxueux de Paris. Une volonté de contraste entre la magnificence et la précarité de ces personnes. Cette magnificence fait peu à peu écho à celle des êtres qui révèlent une humanité si belle et dont on voudrait alléger les peines.

Effectivement, ces gens que l'on regarde à peine, que l'on plaint, mais que l'on ne considère plus, des êtres un peu à part, dont on craint les débordements. Pourtant, le réalisateur franchit ces barrières,  il les regarde, s'asseoit en face d'eux, leur donne une parole publique, semble leur parler droit dans les yeux. Il noue le lien, le magnifie en faisant de ces sans-abris les personnages principaux réels de son histoire.

Ce que je vois émerger, au fil des images,  des héros d'un quotidien si âpre, qui continuent à exister, à survivre, à garder leur dignité, aux prises avec des conditions de vie si pénibles : le froid, le bitume, l'isolement, le manque d'intimité. Une bataille pour trouver un coin pour dormir, se laver, manger. L'espoir d'une vie meilleure qui ne vient pas. Trouver le courage, ne pas abandonner comme dit Christine, une des "héroïnes". Et puis leurs paroles lucides, justes, poignantes (souvent la gorge se noue). 

Des humains attachants, on aimerait qu'ils s'en sortent quoi, qu'il aient un toît au dessus de leur tête, que les choses soient moins dures...On voudrait savoir ce qu'ils deviennent après le film. Eux et tous les autres, bien sûr...On a un l'impression de les laisser au bord de la route et en même en temps, ils continuent de vivre en nous, grâce à la beauté de ce film qui atteint à l'universel.

Et puis, le film qui se clôt avec l'extraordinaire musique de Puccini, "Nessun dorma" de l'opéra, "Turandot", on revoit les visages de chacun avec leur prénom...avec Paris, ville magnifique et rude, tellement rude qand on a plus les moyens de subvenir à son existence...Paris la magnifique mais qui fait peur....

Je suis sortie du cinéma, me suis retrouvée au milieu de ce décor de cinéma, les bords de Seine, les grands monuments, le Palais de justice, le marché aux fleurs (refuge des SDF le soir)....J'ai pleuré...

Personne n'est vraiment à l'abri... Après ce film, on ne peut que penser, "Rien de ce qui est humain, ne m'est étranger".

 

 Site du film : http://auborddumonde.fr/

 

 

Et puis un air d'opéra :

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
F
Je l'ai vu présenté par le groupe des verts du 5ème pendant la campagne de européennes.<br /> <br /> Comment pardonner les vies écrabouillées, hein ?
Répondre
L'imaginarium de Myrtille Taff
Publicité
L'imaginarium de Myrtille Taff
  • Véritable laboratoire culturel, théâtral et artistique en action : des billets d'humeur sur le théâtre et les arts, des vidéos terribles avec Hippo et Paulette, des photos, des textes littéraires et théâtraux, des tentatives de création !
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
Archives
Publicité