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L'imaginarium de Myrtille Taff
29 octobre 2014

La journée du 28 octobre est en anomalie bloquante

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J'ai reçu un doux mail émis par un logiciel, plein d'espérance qui n'avait toujours pas compris que je ne l'utilisais plus. Il continuait systématiquement, tous les jours à me harceler de messages fiévreux, codés et bizarroïdes . Je ne cesse de le répéter, la vie n'est qu'une vaste erreur 404 que les maîtres du web tentent désespérement de résoudre.
Cela dit, l'informatique n'avait pas tout à fait tort. Cette journée du 28 octobre n'avait pas été des plus réussies. Tout semblait incroyablement peu léger ce jour-là.  Soulever un stylo, prendre des livres sur des étagères, parler à des gens, lire toute sorte d'écrit alors que les lettres se mélangeaient devant moi et exécutaient une danse satanique tout en me narguant. Oui, quelque chose de lourd flottait dans l'air ce jour-là. Lever un bras, actionner une jambe, tenait de l'exploit, relevait d'épreuves sportives de jeux olympiques. Un bloc de béton me pesait sur la poitrine. Pourquoi me demandais-je avec le peu d'énergie du désespoir qui me restait ? Que se passe t-il, que se trame t-il autour de moi ? Hé puis soudainement, oui, j'ai réalisé, c'était un jour de reprise, je revenais de vacances. Je comprenas le dysfonctionnement de mon métabolisme, mon rythme interne et biologique n'était pas en phase avec celui de l'environnement où j'évoluais...Mon moral n'était pas au mieux de sa forme, en guise de consolation, j'aurais pris dans mes bras n'importe quoi, une chaise, un aspirateur dans lequel on se prend toujours les pieds, un hallogène que sais-je encore mais pas n'importe qui entendons-nous bien. Je me trainais lamentablement. Le temps était gris et froid comme les êtres environnants. Alors quand l'après-midi, une lectrice m'a proposé un bonbon à la canelle, j'en aurais pleuré. Et pas seulement à ce moment-là d'ailleurs. D'accord, normalement, on n'a pas trop le droit de manger des bonbecs là où je travaille....Et alors ??? Vous voulez ma mort ??? On n'a pas le droit de vivre un peu dans ce monde de brutes ??? Un peu douceur, c'est un signe de faiblesse c'est ça ??? et bien j'en ai à revendre de la douceur si vous saviez !!!!

Mais pourquoi tant d'abattement ??? Vous demandez-vous ???? tant d'insatisfaction me direz-vous ??? Telle une Emma Bovary en quête d'absolu, d'une vie idéale ??? Oui mais Emma était mal mariée comme on dit, moi je le suis plutôt bien, mariée. J'ai tout ce qu'il faut en magasin ! Sûrement un dysfonctionnement, une anomalie internes...
"Carrément méchante, jamais contente ! Je suis mal en campagne (quoique non), je suis mal en ville, peut-être un petit trop fragile..." (Comme quoi, on peut faire une carrière avec sa vulnérabilité non mais)....Cependant, ce jour-là, n'était  pas non jour, non....On peut le dire, on peut l'affirmer haut et fort même.

J'étais donc loin de me douter que ce matin-là une heureuse surprise m'attendait sur mon bureau :  les livres de François Morel. Ca vous sauve un jour de reprise, ça vous illumine aux entournures, ça vous réconforte davantage que de prendre un hallogène dans ses bras. Ses écrits sont drôles, émouvants, poétiques, comme les publications de ses chroniques sur France-Inter ("L'air de rien"..,) ou l'ouvrage "Le fin du monde est pour dimanche". j'ai bien ri ce matin grâce à lui ! François Morel devrait être reconnu d'utilité publique ou remboursé par la sécu comme on dit. J'adore sa chronique sur Francis Lalanne* qui avait déclaré "Je déchaine les passions". Oui, je sais, ce pauvre Lalanne est encore brocardé, mais au moins, quand il s'exprime, il  marque les esprits. François Morel brode autour de cette affirmation tout au long de sa chronique. Il le compare à une tranche de jambon sous cellophane qui elle n'a pas la prétention de déchaîner les passions...
Cela me rappelle le jour où ce cher Francis m'avait demandé de lui brancher son portable pour le recharger le temps qu'il aille aux toilettes...Euh non ça je l'ai peut-être rêvé....ou je me vante à vous de décider....
Cette chronique sur Francis Lalanne est drôle et loufoque certes mais François Morel a aussi rédigé des textes profonds, engagés et virulents notamment à l'encontre de Luc ferry à qui il dit de fermer sa gueule à qui il reproche sa vanité, de se délecter de ses propos, d'incriminer et de culpabiliser les plus démunis et jamais les nantis. Oui, François Morel sait parler de choses graves mais toujours avec  humour même s'il peut être très grinçant !

Enfin, voilà, une belle découverte.

Myrtille T

 Cette chronique a été publiée dans "Les Compliments : chroniques" de François Morel co-édité par France Inter, Les éditions du Rocher et Archimbaud en 2003 et  paru aux éd. Points en 2012.

 

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