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L'imaginarium de Myrtille Taff
27 janvier 2019

Chronique musicale d'une martienne

 

pochettes de diqsques vinyl

 

Le blog de l’extra-ordinaire Mélanie Bauer, journaliste musicale sur France Inter et Radio Nova, m’a inspiré ce modeste billet de néophyte. Plus précisément, dans une de ses chroniques, elle évoque les goûts musicaux de l’homme de 50 ans, lorsqu’il était adolescent dans les années 80.

- Le Salon de Mélanie Bauer

Le tube à essai était un laboratoire de création, musique, poésie, stand up, lectures, slam. Mes amis ... et les amis de mes amis... L'idée : créer une dynamique, un réseau vivant plutôt que virtuel, devenir promoteur amateur avec une sélection de...

http://www.melaniebauer.fr

 

Comme Mélanie Bauer,  je m'approche de la cinquantaine et  je me suis plutôt bien identifiée à cette chronique. Adolescente dans les années 80, j’étais en décalage total avec les congénères de mon âge. J’écoutais Jacques Brel en boucle, la larme à l’œil sur un disque vinyl tressautant. La musique de mon époque ne me plaisait pas du tout. Les clips que je regardais à la télé m’insupportaient. Annie Lennox, la chanteuse d’Eurythmics , avec ses cheveux oranges tout courts et son allure robotique, m’effrayait avec son air  « Sweet dreams ». Je trouvais aussi Rod Stewart ridicule avec ses cheveux blonds paille en pétard qui jouait les séducteurs.

Je faisais un véritable rejet de la musique pop et rockn’roll en général. Quand j’étais petite, mes parents tentaient de mettre parfois, le disque « Pin’up » de David Bowie qu'un ami leur avait offert.  La pochette du disque avec le chanteur et sa copine extraterrestre me foutait les jetons. Je me mettais à hurler quand mes parents commençaient à écouter le disque. Je ne supportais ni la musique, ni la voix de David Bowie. Pourtant ses chansons et notamment, "Space Odity" m'aident tellement à vivre maintenant.  Enfant, j’avais été éduquée à Bobby Lapointe, Jacques Brel, Jean Férat que j’aimais bien chacun  dans leur genre. D’autres chanteurs  tel Léo Ferré m'ennyaient davantage….(des chanteurs engagés comme Marc Ogeret me laissaient plutôt froide…)

Pour revenir à mes déboires adolescents, en séjour linguistique en Angleterre, une fille m’avait demandé si  j’aimais, « Wham ». Je lui avais dit que j'ignorais l'existence de ce groupe. Elle m’avait répondu que ça craignait si je ne connaissais même pas  le titre, « Wake me up, before you go go ! ». Ca craint, ça craignait grave. Je ne suis pas sûre tout de même que George Michael assumait totalement cette période Boys band. On peut dire que par la suite le garçon s’était pas mal lâché et avait donné libre cours à son inspiration.

C’était donc la loose totale, aux yeux de tous. J’aurais pu vivre longtemps  dans ce marasme en me vautrant dans mon pur anachronisme et décalage musical. Toutefois, c’était sans compter ma meilleure amie de l’époque (Carine), qui était mon opposée en tout. Elle avait tout expérimenté avant moi, la musique, la vie, les garçons. Concernant ce dernier point épineux, je vivais aussi sur la planète mars, elle me consolait ou le croyait, en me disant, « tu verras, tu vas rencontrer un étudiant en droit socialo »….Pour mémoire, nous vivions sous l'ère miterrandienne. Elle me voyait donc avec un gars majeur de deux ou trois ans de plus que moi, sérieux et légèrement de gauche. Bref, Carine a fait mon éducation musicale et m’a initié à la musique de l’époque. Elle, écoutait des trucs alternatifs et underground (enfin à mes yeux). Elle m’a fait découvrir les Bérurier noir (« Les Béru » pour les intimes ),  Ludwig Von 88, qui hurlait pendant tout le morceau, « Ouh la oulala j’ai mal ! »

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ou bien encore le chanteur délirant allemand Klaus Nomi, le visage maquillé de blanc, les yeux et la bouche peintes en noir. Je me souviens de sa voix qui montait dans des aigus percutants sur des tonalités d’opéra. Il est mort tragiquement et prématurément des suites du sida, comme chacun sait (genre je fais mon experte musicale)

index

Toutefois, j’ai eu une véritable révélation musicale avec un groupe, plus consensuel et plus classique mais très en vogue, « Depeche mode ». Même si je connaissais le très simplet tube « I just can’t get enough », Carine m’avait fait écouter la chanson « Shake the disease » et j’avais trouvé ce morceau incroyable, fait pour moi. Ils alliaient une certaine élégance froide, le chic entraînant d’une musique New Wave bien léchée, et synthétique. C'était le début d’une grande histoire d’amour avec ce groupe anglo-saxon, je vibrais à chacun de ses tubes et hurlais dans leur concert. J’aime toujours la voix chaleureuse du charismatique Dave Gahan surtout dans l’album solo, « Angels & ghosts » réalisé avec les soulsavers.

 

Avec Depeche mode, j’entamais une période New Wave de…trois mois (l'histoire avec le groupe dura plus longtemps)

Je me suis mis à traîner avec des adeptes du genre  aussi bien des amis de lycée que des larrons de dix-huit ans censés être étudiants. Les cheveux plus ou moins en pétard, en tenue noire et grise mais pas trop excentrique non plus, on buvait des cafés dans des rads miteux près de notre lycée ou au forum des halles, en se disant, « La mort c’est beau, on va tous mourir ». Les copains m’avaient fait des compilations  de groupes, New Wave (voire back Cave, oui le comble de la noirceur) sur des cassettes audio. Je ne pouvais pas écouter cette musique trop longtemps, certains groupes foutaient les jetons. Ils m’avaient enregistré, Joy division, Sisters of Mercy (à la voix tremblante, sûrement dû à une absorption massive d’expressos ), les doux Smiths (tadaaa...), Siouxie and the banshees (plutôt rock), les rêveurs Cocteau Twins. Elizabeth Fraser me fascinait. Dans une interview du journal, "Best", elle expliquait qu'elle trouvait les concerts éprouvants et qu'il lui arrivait de les interrompre au bout d'un quart d'heure. Elle ne comprenait pas pourquoi cela contrariait son public... Et puis il y avait aussi un groupe français, « Opéra de nuit », ça vous dit quelque chose ? Ils chantaient :  « nanananan, je rêvais de me fondre dans ses bras si fragiles… ». Et puis la radio Oui FM démarrait dans les années 80, très branchée, rock, New Wave, avec des groupes souvent inaudibles qui chantaient  des airs éthérés voire agonisants….

Bien entendu, j’écoutais aussi Cure, que je n’ai pas aimé forcément tout de suite. La voix  de Robert Smith m’agaçait.  Evidemment, quand j’entends encore par hasard «A forest » , j’ai de sacrés rechutes Dark et l’envie de me crêper le chignon. Il existe d'ailleurs une version live renversante de ce morceau dont l'intro est à tomber par terre. Cependant, ma période New Wave a pris fin un jour. Alors que j’étais à la cafèt de Casino avec mes amis dépressifs et ramolllos du ciboulot, la discussion avait pris une sale tournure. Le leader du groupe âgé de dix-huit ans avait commencé à tenir des propos racistes sur les immigrés qui n’avaient qu’à rentrer chez eux. Moi qui étais plutôt dans l'écoute d'une manière générale, je me suis énervée contre eux et je me suis barrée sans autre forme de procès.

Par la suite, j’ai arrêté de boire du café tout le temps, mes goûts musicaux se sont diversifiés. J’ai continué à m’y connaître toujours aussi mal en musique. Je flânais aux rayons de CD à la la FNAC et à la bibliothèque de mon quartier. J'écoutais ce qui m’inspirait : Noir désir, Maxime Le Forestier, Cesaria Evora, Garbage, Yann Tiersen, Les têtes raides et surtout Higelin ! Higelin que j’aimais beaucoup et que j’aimerai toujours énormément.
Le morceau, "Robots" vaut son pesant d'or (pas de cacahuètes, hein). Je prie le dieu de la zique que le lien ci-dessous soit pérenne : 

A présent et depuis un moment, c’est mon doux et tendre, qui s’y connaît pas mal en musique et qui me fait découvrir de nombreuses choses différentes ….Il aime plutôt le rock anglo-saxon mais pas seulement,…Il a une play-list (ou compil ?) MP3  etonnante. Bref, je me repose lamentablement sur lui.

"Et c'était bien ! " dirait Bourvil, dans "Le Petit bal perdu".....

 et pour clore ces aventures musicales qui ne s'achèvent jamais vraiment, la  musique funcky et soul me botte de plus en  plus à l'approche de la cinquantaine. Si l'adolescente New Wave le savait...Les yeux au ciel, quoi !

 

 Et puis un oubli total de Jad Wio durant ma période Dark à 2 SOUS , cet article me le rappelle : à noter aussi Jean-Pierre Kalfon !

JAD WIO * JEAN-PIERRE KALFON by Jean Fabien on Exposure

Le 12 avril 2019, le Black Star Club accueillait Jad Wio et Jean-Pierre Kalfon pour deux concerts à la fois décalés et intimes. Reportage.

https://jean-fabien.exposure.co

 

 

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Commentaires
P
moi j'ai un autre chose à faire ! je prépare le grand soulèvement des poules !
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B
ben un peu mon neveu ! hein Paulette ?
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H
et bah moi, c'est mon beau-frère qui m'a fait ma culture musicale...<br /> <br /> et il en connait un rayon !
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B
ah oui une grande connaissance dans la musique alternative ! merci pour ce mot, à bientôt !
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C
Je suis née dans les 90s et Joy Division reste pour moi l'un des meilleurs groupes britanniques :)<br /> <br /> D'ailleurs, les fils du bassiste de Ludwig von 88 sont devenus de très bons rappeurs !
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